Lancer son activité, monter son entreprise, incarner son projet… voilà des démarches qui demandent du courage, de l’énergie et une certaine dose de foi en soi. Pourtant, derrière les sourires confiants et les pitchs bien rodés, de nombreux entrepreneurs vivent avec un doute profondément enfoui : “Suis-je vraiment légitime ?” Ce doute porte un nom : le syndrome de l’imposteur.
Un sentiment sournois… et répandu
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le syndrome de l’imposteur ne touche pas uniquement les débutants. Il peut frapper à n’importe quel moment du parcours entrepreneurial : au premier client comme au centième, après un échec… ou même après un succès. Il se manifeste par une impression persistante de tromper son monde, de ne pas mériter sa place, d’avoir “juste eu de la chance”.
Ce mal silencieux pousse parfois les entrepreneurs à :
- Minimiser leurs réussites (“C’est parce que le marché est porteur, ce n’est pas vraiment grâce à moi.”)
- Éviter les nouvelles opportunités (“Et si je ne suis pas à la hauteur ?”)
- S’épuiser à vouloir tout prouver, tout le temps
- Se comparer en permanence aux autres, avec l’impression de ne jamais être assez…
Pourquoi les entrepreneurs y sont particulièrement sensibles ?
L’entrepreneuriat est un terrain fertile pour le syndrome de l’imposteur. Être à son compte, c’est souvent évoluer sans filet de sécurité, sans validation hiérarchique, dans un environnement mouvant. C’est aussi porter plusieurs casquettes à la fois, sans toujours avoir été formé à chacune : gestionnaire, communicant, commercial, créatif…
Ajoute à cela la pression sociale du “succès visible” sur les réseaux, les parcours “inspirants” (mais souvent idéalisés), et tu obtiens un cocktail idéal pour entretenir cette sensation de ne jamais faire assez… ou de ne pas être “vraiment” à la hauteur.
Comment en sortir ?
1. Prendre conscience que ce sentiment est normal
Première étape : réaliser que tu n’es pas seul. Selon certaines études, près de 70% des professionnels (dont une majorité d’indépendants) avouent avoir déjà ressenti ce syndrome. C’est humain, c’est fréquent, et ça ne remet pas en cause ta compétence.
2. S’autoriser à célébrer ses réussites
Prends l’habitude de consigner tes victoires : un retour client, une mission aboutie, une recommandation reçue. Ce “journal de preuves” devient ton ancrage quand le doute revient.
3. Partager et s’entourer
Rejoindre un réseau professionnel ou un groupe de pairs permet de rompre l’isolement, de partager les coulisses de l’entrepreneuriat… et de découvrir que les autres doutent aussi, parfois autant que toi.
4. Travailler sa posture
Apprendre à parler de soi, à valoriser ses compétences, à se positionner dans des échanges business, ce n’est pas inné, c’est une compétence à développer. Et souvent, plus on ose, plus on gagne en confiance.
5. Se faire accompagner
Coachs, mentors, psychologues… Il n’y a aucune honte à se faire accompagner pour identifier ses croyances limitantes, et se réconcilier avec soi-même.
Tu n’es pas un imposteur. Tu es un entrepreneur.
Le syndrome de l’imposteur ne dit pas que tu es incompétent. Il dit que tu te soucies de bien faire. Il reflète souvent un haut niveau d’exigence envers toi-même, qu’il est possible de transformer en moteur, plutôt qu’en frein.
Tu n’as pas besoin d’être parfait pour être légitime.
Et si tu veux avancer plus sereinement, avec le soutien d’un collectif, pense à rejoindre un réseau humain, bienveillant et business comme le Réseau Essentiels. Parfois, un simple échange suffit à remettre les pendules à l’heure… et à reprendre confiance.